Si la transition était attendue, son ampleur n’en est pas moins surprenante. Les changements de comportement des consommateurs, que ce soit dans la restauration commerciale, la restauration collective ou à domicile, poussent l’industrie des œufs à accélérer sa transition vers des méthodes d’élevage alternatives, sous peine de ne plus être en phase avec la demande. Les engagements pris par les principaux acteurs du commerce de détail et de la distribution de mettre fin à leur approvisionnement en œufs de poules élevées en batterie sont aggravés par l’augmentation des régimes alimentaires « alternatifs » et la normalisation des développements de la foodtech.
De plus en plus de professionnels sont réceptifs à la demande des consommateurs qui réclament des œufs élevés dans de meilleures conditions. Il est à noter que les consommateurs domestiques sont désormais capables de retracer l’origine d’un œuf grâce à son marquage.
LA SIGNIFICATION DES CODES DE MARQUAGE DES ŒUFS
Le marquage des œufs consiste à apposer un code sur les coquilles d’œufs afin de fournir des informations sur leur origine. Il s’agit d’une garantie de traçabilité, conformément à la directive européenne 2002/4/CE. Les quatre niveaux de marquage des œufs sont les suivants
- Code 3 : œufs de cage enrichie ou de batterie
- Code 2 : oeufs en liberté (ou en volière)
- Code 1 : œufs de poules en liberté
- Code 0 : œufs biologiques (avec un label biologique).
Cocotine, une marque coopérative appartenant à ses éleveurs, s’est engagée à mettre fin à l’élevage des œufs en cage. La gamme » œufs de cage bien-être animal » est une étape de cette transition qui a l’approbation des acteurs de la restauration et le soutien des associations de protection animale et de consommateurs.
Cette gamme Code 2 bien-être animal apporte une réponse à la double problématique des prix accessibles, attendus par le rôle social de la restauration collective, et du bien-être animal, grâce au déploiement de conditions de vie améliorées pour les poules.
Pour les convives de la restauration collective et des restaurants qui s’attendent à des œufs » hors code 3 « , les établissements qui proposent des œufs d’élevage alternatif communiquent sur ce point via leurs menus, tableaux et affiches. Les mangeurs peuvent demander des informations sur la traçabilité des œufs et des plats à base d’œufs qui leur sont servis.
Pour les professionnels, cela s’est traduit par une augmentation de l’approvisionnement partiel en œufs d’élevage alternatif (codes 0, 1 et 2), voire de leur approvisionnement exclusif. Le constat est indéniable, mais les producteurs peinent à s’adapter à ces exigences, notamment en raison de considérations financières. Rappelons qu’ils ont dû investir plus d’un milliard d’euros pour mettre leurs cages en conformité avec les normes européennes entre 2010 et 2012, le plus souvent sous forme de prêts à long terme (avec des périodes de remboursement pouvant aller jusqu’à 20 ans). Cette transition a un coût que les agriculteurs ne sont pas en mesure d’assumer seuls. Il incombe donc aux autres acteurs du monde de la restauration de les aider en leur proposant des solutions concrètes susceptibles de les aider à relever ce défi et à faire face à l’augmentation rapide de la demande d’œufs issus d’élevages alternatifs, d’autant plus qu’il s’agit d’une tendance irréversible et non d’un simple effet de mode.
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